La démocratie comme procédure et comme régime : une analyse de Cornelius Castoriadis

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Par Laurent Parenteau

La démocratie est un terme qui est souvent utilisé de manière vague et ambiguë. Pour certains, c’est un système politique dans lequel tous les citoyens ont une voix et un vote égal. Pour d’autres, c’est une forme de gouvernement qui garantit la liberté individuelle et la justice sociale. Dans cet article, nous allons nous pencher sur la vision de Cornelius Castoriadis, l’un des plus grands penseurs contemporains, qui distingue la démocratie en tant que procédure et en tant que régime.

La démocratie comme procédure

Castoriadis considère que la démocratie en tant que procédure est la mise en place d’un système qui permet aux citoyens de participer activement à la prise de décision. Cela implique la mise en place de mécanismes institutionnels tels que les élections, les référendums et les débats publics. En d’autres termes, la démocratie comme procédure est le moyen par lequel les citoyens peuvent exprimer leur volonté et exercer leur pouvoir politique.

Cependant, Castoriadis souligne que la démocratie comme procédure ne doit pas être considérée comme un simple moyen de donner une voix aux citoyens. Il est important de noter que la démocratie en tant que procédure doit être accompagnée de la conscience et de la participation active des citoyens. Les citoyens doivent être informés et éduqués sur les problèmes politiques et être prêts à participer aux débats publics.

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La démocratie comme régime

Castoriadis considère également la démocratie en tant que régime, c’est-à-dire une forme spécifique de gouvernement. Selon lui, la démocratie en tant que régime est caractérisée par l’autonomie et l’autogouvernance des citoyens. En d’autres termes, la démocratie en tant que régime permet aux citoyens de décider eux-mêmes de leur propre destinée politique.

Castoriadis souligne que la démocratie en tant que régime ne peut être atteinte que si les citoyens sont prêts à remettre en question les normes et les valeurs prédominantes et à construire une nouvelle société basée sur la liberté et l’égalité. Cela nécessite une transformation radicale de la société, qui ne peut être réalisée que par la participation active des citoyens.

Les défis de la démocratie

Bien que la démocratie en tant que procédure et en tant que régime puisse sembler idéale, Castoriadis reconnaît qu’il existe des défis importants à surmonter. L’un des principaux défis est la tendance à la passivité des citoyens. De nombreux citoyens ne sont pas intéressés par la politique ou ne croient pas qu’ils peuvent faire une différence. Cela peut conduire à une faible participation électorale et à une faible participation aux débats publics.

Un autre défi important est la domination de l’État et du marché. Castoriadis soutient que les citoyens doivent être en mesure d’exercer leur pouvoir politique indépendamment de l’État et du marché. Cela nécessite la création de structures démocratiques de base, telles que des assemblées populaires et des conseils municipaux, qui permettent aux citoyens de prendre des décisions directement.

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Pour finir

La démocratie est un système politique complexe qui peut être considéré sous différents angles. Castoriadis distingue la démocratie en tant que procédure et en tant que régime, soulignant l’importance de la participation active et de la prise de conscience des citoyens. Pour Castoriadis, la démocratie en tant que régime est caractérisée par l’autonomie et l’autogouvernance des citoyens, ce qui nécessite une transformation radicale de la société. Cependant, la réalisation de cette vision nécessite la participation active et la mobilisation des citoyens, ainsi que la création de structures démocratiques de base qui permettent aux citoyens de prendre des décisions directement.

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